Cet
archipel se compose de neuf îles (Adalar)
situées dans la Mer
de Marmara. Quatre de ces îles (Burgaz,
Heybeli, Büyükada et Sedef) sont desservies
par des lignes régulières de bateaux depuis
Sirkeci à l'entrée de la Corne d'Or, Kabatas
et également depuis Bostanci (le point le
plus près des îles) sur
la côte asiatique.
A
l'époque byzantine, quelques monastères furent
bâtis sur ces îles couvertes de pins. Le nom
"Princes" vient des princes prétendant
au trône qui y furent envoyés en exil. Les
Turcs ne commencèrent à s'y installer qu'à
la fin du XIXe siècle. Les bateaux à vapeur
facilitèrent l'accès aux îles, et la population
s'y accrut rapidement lorsque écoles et hôtels
y furent construits. En
1929 Léon Trotsky, à qui la Turquie donna
le droit d'asile, passa quatre années à Büyükada.
Les quartiers résidentiels se sont surtout
développés autour des quais et sur les côtés
situés face à
Istanbul. La
circulation automobile est interdite dans
ce lieu
de villégiature et de résidence. Des calèches
(phaétons) sont utilisées pour le transport
et les promenades des visiteurs. En été et
au printemps, il
est très agréable
de faire le tour en calèche de Büyükada,qui
est la plus grande île, et de manger du poisson
dans l'un des nombreux restaurants sur les
quais. Plan
1
AUTRES
BALADES
Le
Quartier de Galata est situé au nord
de la rive gauche de la Corne
d'Or. Le village, qui était déjà habité
avant l'ère chrétienne, fut d'abord connu
sous le nom de Sycae
ou Sykai (le champ de figues), et de par
sa situation sur la rive opposée, les habitants
de Byzance la dénommèrent aussi Peran
en Sykais, qui veut
dire "le champ de figues de l'autre
côté". L'endroit fut fortifié par Constantin
le Grand (306-337),
et plus tard il fut annexé à Constantinople
par Théodose
II (408-450). Au VIe siècle, l'endroit
fut appelé Justinianopolis par l'Empereur
Justinien
(527-565),
mais il ne garda ce nom que très peu de
temps, caril était évident qu'il ne pouvait
prévaloir sur Constantinople. Le nom de
Galata a été mentionné pour la première
fois avec l'arrivée des premiers colons
Génois. Il
semblerait que le nom dérive du mot "gala"
qui signifie "lait" en grec (de
nombreuses laiteries existaient dans les
alentours), mais il n'est pas impossible
que le nom provienne d'un mot de dialecte
génois signifiant "pente". Galata
commença à devenir florissante avec l'arrivée
d'un grand nombre de colons génois
et
vénitiens
qui étaient antagonistes
car ils
s'affrontèrent pour le monopole du commerce
intérieur et extérieur de Constantinople.
Tour à tour, ils firent des alliances avec
les Byzantins. Après 1261, en récompense
de leur aide pour avoir procuré des navires
de guerre afin de reprendre
Constantinople des mains des Latins
de la Quatrième
Croisade, l'Empereur Michel VIII Paléologue
accorda aux Génois le droit de s'intaller
de façon définitive à Galata.
Vers
1348, ils entourèrent leur quartier de fortifications
et construisirent la Tour de Galata,
remplaçant ainsi une ancienne, qu'ils utilisèrent
pour la surveillance du port de la Corne
d'Or. Galata demeura une ville indépendante
jusqu'à la conquête
ottomane. Les Génois
passèrent sous la protection de Mehmet
le Conquérant et furent autorisés à
rester à Galata et garder leurs privilèges,
mais les fortifications furent en partie
supprimées. Le sultan fit également de Galata
une zone d'habitation pour les communautés
grecque, arménienne et juive.
La Tour, à laquelle les Ottomans ajoutèrent
deux étages, fut transformée en prison.
Plus tard, ils l'utilisèrent comme tour
de guet afin de détecter les incendies dans
la ville, car ils préféraient construirent
leurs maisons en bois car elles étaient
plus résistantes en cas de tremblement de
terre (mais pas en cas d'incendie).
En 1638, Hezarfen Ahmet Çelebi réussit à
voler de la tour avec des ailes artificielles
et attérit à Üsküdar
de l'autre côté du Bosphore.
La tour, qui comprend 12 étages, fait 61
m de haut, 8,95 m de diamètre et l'épaisseur
de ses murs est de 3,75 m.
La tour a été ouverte au public en 1967
et un ascenseur a
été ajouté à l'intérieur. Dans les années
1980, elle a subit une restauration complète.
Dans la journée, les visiteurs peuvent jouir
de la merveilleuse vue sur la ville depuis
le dernier étage de la tour (ouverte tous
les jours de 08.30 à 20.00),
et le soir il est possible de dîner au restaurant
panoramique où danses du ventre et spectacle
folklorique sont proposés dans une ambiance
typique.
Peu
après la conquête
de Constantinople par les Ottomans,
le quartier de Galata devint trop étroit
à cause de sa population dense. Les marchands
les plus aisés y gardèrent leurs magasins
mais ils partirent progressivement s'intaller
au-delà des murs, plus haut sur les collines.
Les premières ambassades étrangères installées
à Galata en firent autant. Ainsi naquit
le nouveau quartier européen de Péra
(Péra signifie "au-delà" en grec).
Lorsque les Ottomans s'ouvrirent au commerce
avec l'Occident, des familles musulmanes,
également attirées par Galata, vinrent s'établir
dans les alentours de la tour, mais pour
les mêmes raisons de surpopulation, elles
s'installèrent à Péra auquel fut donné le
nom turc de Beyoglu
(le Fils du Bey). Vers la fin du XVIe siècle,
Péra-Beyoglu supplanta complètement Galata.
Visite de Galata
La
partie basse de Galata commence à Karaköy, au
pied du Pont de Galata. L'actuel pont basculant,
qui est situé à l'entrée de la Corne
d'Or, remplace le premier pont flottant en
acier construit en 1912, lui-même remplaçant trois
anciens ponts flottants dont le premier pont en
bois, le Vieux Pont, fut construit en 1845. Endommagé
par un incendie en 1994, le quatrième Pont de
Galata fut transporté en amont de la Corne d'Or.
Dans l'introduction du "Modern
Bridge by Slam" (Bridge Moderne par le Chelem)
publié à Londres en 1901, il est mentionné que
le jeu du "bridge" fut
inventé par des officiers britanniques
durant la Guerre
de Crimée
(1854-56). Le jeu de cartes tire son nom du Pont
de Galata qu'apparemment ils traversaient pour
se rendre dans un café afin de jouer aux cartes.
De nos jours, la multitude de pêcheurs alignés,
quel
que soit le temps, le
long des parapets, les colporteurs
et les nombreux petits restaurants de poissons
situés sous le tablier, font la
particularité du Pont de Galata.
Dans le passé, Karaköy
était réputé pour ses tavernes ou
meyhane
qui attiraient la population musulmane. Ces tavernes
étaient situées le long des quais où, de nos jours,
de gigantesques bateaux de croisière accostent
à la gare maritime. Après 1917, des milliers de
Russes Blancs fuyant la Révolution Bolchévique
débarquèrent içi et s'intallèrent dans le quartier
(et aussi à Beyoglu) où ils ouvrirent des églises
qui sont situées, de façon plutôt surprenante,
au dernier étage des bâtiments dans lesquels ils
habitaient (Eglises Haghia
Andrea et Haghia Panteleymon).
Différentes congrégations d'églises, qui servent
leurs communautés, se trouvent à Galata-karaköy.
l'Eglise
Catholique Saint
Pierre et Paul (Rue Galata Kulesi) fut construite
en 1604 par les Génois à côté de leur vieux couvent
dominicain, et reconstruite en 1841 après avoir
été détruite à deux reprises par un incendie.
L'EgliseSaint
Georges, reconstruite au XVIIIe siècle, abrite
la sépulture de deux ambassadeurs français et
celle de Elisabeth
Petri Lhomaca,
la grand mère du poète français André chénier
qui est né à Galata au Han Saint Pierre, et qui
fut décapité durant la Révolution Française. L'Eglise
deSaint
Benoît et le Couvent furent fondés en 1427
par les Bénédictins, et en 1583 une école y fut
ouverte par les Jésuites; quelques vestiges de
la première église détruite plusieurs fois par
des incendies, ont subsisté. Plusieurs des églises
catholiques latines furent ainsi réduites
à l'état de cendre dans les grands incendies de
Galata. Dans la Rue de Sakizcilar,
L'Eglise ArménienneSurp
Kirkor Lusavoric (1965)
remplace la plus ancienne
église arménienne d'Istanbul (Surp
Sarkis construite vers 1360, et la nouvelle Eglise
de St Grégoire l'Illuminateur construite en 1431);
l'Eglise OrthodoxeTurque
Haghios Nikolaos; l'Eglise SyriaqueHaghios Ionnis...
Quelques petites mosquées (mescit) furent construites
pendant la période ottomane. D'autres étaient
des églises transformées en mosquées, telle que
l'Arap
Camii (Rue
Galata Mahkemesi)
qui était une basilique (San
Domenico)
avec un beffroi carré (à présent le minaret) convertie
après la conquête de Constantinople par les Ottomans
et utilisée par les Arabes qui avaient fui l'Inquisition
Espagnole en 1492, d'où son nom de Mosquée Arabe
(Arap). Les tombes latines qui se trouvaient à
l'intérieur de l'église sont exposées dans le
Musée Archéologique.
Une autre mosquée inhabituelle est Yeralti
Camii (la
Mosquée Souterraine) installée au XVIIe siècle
dans le sous-sol d'une des tours des remparts
auprès de la mer.
SokulluCamii, une
mosquée octogonale oeuvre du grand architecte
Sinan, fut construite
en 1577 pour le Grand vizir
Sokullu Mehmet Pacha.
Cette mosquée est située près du Pont Atatürk
et de la Porte (Azapkapisi)
de l'Arsenal (Tershane).
La communauté juive de Galata ouvrit également
ses lieux de culte. La congrégation conservatrice
juive ouvrit leur plus grande synagogue,
Neve Shalom,
en 1951 dans la Rue Büyük
Hendek.
Deux autres synagogues importantes sont la SynagogueAskenazi,
dans la Rue Banker, la seule synagogue des Juifs
Ashkenazes qui ait subsisté à Istanbul, et la
Synagogue Italienne dans la Rue Lâleli
Çesme.
Le Musée Juif est installé dans l'ancienne
Synagogue Zülfaris. Pendant des siècles, le
quartier a toujours été un centre de commerce
actif. Au XIXe siècle, les premières banques y
furent ouvertes dans la Rue Bankalar et la Rue
Voyvoda où l'EscalierCamondo
nous rappelle la famille juive séfarade Camondo,
originaire de Galata, qui devint l'une des plus
riches familles de banquiers (Abraham Camondo
était le banquier du gouvernement ottoman avant
que la Banque Ottomane ne fut fondée), ce qui
leur
valut le surnom "les
Rothschilds d'Orient".
Depuis le Pont de Galata, les quais s'étendent
jusqu'au quartier de Tophane qui tire son
nom du grand bâtiment de l'ancienne Fonderie
de Canons qui s'élève de l'autre côté du boulevard.
La jolie Fontaine de Tophane (1732)
avec ses inscriptions
et sa décoration végétale s'élève sur une petite
place entre la Mosquée deKiliç
Ali Pacha,
construite par Sinan en 1580 pour l'un des plus
célèbres commandants de la flotte
ottomane et dont
l'intérieur contient des faiences fabriquées
à Tekfur
Sarayi, et la Mosquée Nusretiye
du XIXe siècle, de style baroque. De nombreux
cafés où l'on fume le narghile
bordent
la place.
A Karaköy, un grand marché souterrain permet de
traverser le grand boulevard au trafic intense
et de se rendre en toute sécurité à l'entrée du
"tünel"
(tunnel),
un funiculaire souterrain
construit en 1873 par les Français (le
deuxième plus ancien métro du monde), qui relie
Karaköy à Tünel, la partie haute de Galata.
Tünel délimite les quartiers de Galata et de Péra-Beyoglu. Plan
2, C 3
Le
quartier de Galata avec l'ancienne Tour
de Galata
au centre, et des grattes-ciel à l'arrière
plan
Le
Pont de Galata à l'embouchure de la Corne
d'Or
(à gauche), le quartier de Karaköy et le
Bosphore
Vue
sur Galata, Karaköy, le Pont de Galata et
le
centre historique sur la rive opposée de
la Corne d'Or
Dans
le coin à droite de la photo, vestiges des
fortifications génoises. A gauche, l'Eglise
Catholique St Pierre et St Paul
L'Eglise
Russe Aya Panteleymon située au 6ème
étage d'un immeuble à Karaköy
Vue
depuis les docks de Tophane
Fumeurs
de narghile à Tophane
Le Quartier de
Beyoglu
Peu
après la conquête de Constantinople
par les Ottomans, le quartier de Galata
habité par les Levantins, les Grecs, les Arméniens
et les Juifs, devint trop étroit à cause de sa
population dense. Les marchands les plus aisés
et les premières ambassades étrangères partirent
progressivement s'installer au-delà des murs de
Galata, plus haut sur les collines. Les premières
ambassades étrangères installées à Galata en firent
autant. Ainsi naquit le nouveau quartier européen
de Péra (Péra signifie "au-delà"
en grec). Lorsque les Ottomans s'ouvrirent au
commerce avec l'Occident, des familles musulmanes,
également attirées par Galata, vinrent s'établir
dans les alentours de la tour, mais pour les mêmes
raisons de surpopulation, elles s'installèrent
à Péra auquel fut donné le nom turc de Beyoglu
(le Fils du Bey). Vers la fin du XVIe siècle,
Péra-Beyoglu supplanta complètement Galata.
Les ambassades étrangères se construisirent des
palais, entourés de jardins, le long de la rue
prinipale qui était la Grand Rue de Pera
ou Cadde-i Kebir pour lesTurcs. Ainsi, le Palais
de France, la première ambassade implantée à Péra,
fut construite en 1581 sur un terrain accordé
à la France par Soliman
le Magnifique. En 1831 un grand incendie détruisit
environ 3 000 bâtiments à Péra-Beyoglu, et parmi
eux le Palais de France (reconstruit en 1845 au
même endroit), les Palais de Pologne, de Grande
Bretagne, d'Italie. Certaines ambassades, comme
l'Ambassade Allemande (1872) furent reconstruites
à Gümüssuyu. Ce grand incendie fut en quelque
sorte une occasion, car en peu de temps le quartier
se transforma. Avec la construction de bâtiments
Art Nouveau et l'apport du gaz de ville et de
l'électricité, Péra-Beyoglu devint le centre étincellant
du mode de vie européen à Istanbul. La Grand Rue
de Pera, qui se terminait à Galatasaray (à mi-chemin
entre Tünel et l'actuelle Place de Taksim), fut
prolongée jusqu'à Taksim. Les transports
en commun entrèrent dans une nouvelle phase avec
l'utilisation de tramways tirés par des chevaux,
puis rapidement électrifiés. Certaines des premières
églises rattachées aux différents cultes des communautés
étrangères, furent aussi reconstruites après le
grand incendie de 1831 et un autre qui eut lieu
en 1870.
Les marchands étrangers, les banquiers, les armateurs
établis à Péra-Beyoglu et à Galata avec leurs
familles continuèrent de prospérer car ils étaient
protégés par les "capitulations"
qui étaient des accords spéciaux passés entre
l'Empire Ottoman et différents gouvernements étrangers.
Ces accords permettaient à ces gouvernements et
à leurs citoyens d'être justiciables de leurs
propres tribunaux et donc d'être exemptés des
lois de l'Empire.
En 1868, le célèbre Lycée Impérial Ottoman
de Galatasaray ouvrit ses portes. Le français
devint la principale langue d'instruction de l'école
où les élèves, appartenant à des communautés religieuses
différentes, furent instruits avec une liberté
religieuse totale (Galatasaray, ou le Palais de
Galata, était en fait une ancienne institution
fondée en 1481 par le Sultan Beyazit II à Istanbul
afin de former des fonctionnaires. L'école prit
le nom de Lycée de Galatasay après l'établissement
de la République
Turque et dès lors, les étudiants reçurent
une éducation correspondant aux nouvelles idées
de la République. En 1992 l'Université Francophone
de Galatasaray a ouvert ses portes à Besiktas
au bord du Bosphore). L'ouverture de nombreuses
écoles privées par les communautés étrangères
(allemande, autrichienne, française, italienne...),
par des missionaires étrangers et par les minorités
religieuses ottomanes, s'ensuivirent rapidement.
Péra devint le centre de la vie culturelle et
de la mode fréquenté par les belles dames cosmopolites
et les élégants gentlemen. Les Turcs vivant dans
la vieille ville traditionnelle ou dans d'autres
quartiers d'Istanbul adoraient venir dans cette
partie européenne de la ville où furent établis
les premiers grands théâtres, lieux de divertissement,
restaurants, cafés, salons de thé et pâtisseries.
Bien entendu, ils venaient également y acheter
des produits européens de toutes sortes. Il paraît
que les dames, qui étaient voilées à Karaköy,
se découvraient aussitôt qu'elles montaient dans
le funiculaire qui les transportaient à Tünel,
révèlant des vêtements européens.
Après la Guerre
d'Indépendance et les premières années de
la République, les Turcs prirent le relais des
Levantins. Péra-Beyoglu resta florissante jusqu'à
la moitié du XXe siècle puis entra dans une période
de déclin. Malgré les évènements politiques extrémistes
de septembre 1955 qui contribuèrent à faire partir
les Grecs du pays, un grand nombre de Levantins,
Grecs, Arméniens et Juifs vivent encore à Beyoglu,
mélangés à la population musulmane qui représente
la majorité. Mais étant donné que de plus en plus
de gens, en quête de travail et d'un meilleur
niveau de vie, arrivèrent des zones rurales de
l'Anatolie et s'installèrent dans le quartier,
la classe bourgeoise et les riches quittèrent
Beyoglu pour d'autres parties d'Istanbul.
Depuis les années 1990, Beyoglu a retrouvé sa
popularité d'antan en redevenant le coeur de la
vie culturelle et un quartier commerçant important.
Dans le cadre du projet de "la Restauration
de Beyoglu", l'Avenue Istiklal (Istiklal
Caddesi) ainsi que que les bâtiments se trouvant
dans les rues environnantes, font l'objet de restaurations.
Beyoglu,
tout comme Galata,
est un endroit ou il vaut la peine de prendre
son temps afin de flâner le long de Istiklal Caddesi,
l'axe principal, et dans les petites rues environnantes
où les nombreux bâtiments au caractère historique
racontent, de façon assez surprenante, l'histoire
d'Occidentaux venus s'installer dans cette partie
du monde, et celle de Turcs qui leur ont succédé.
Jusqu'à dans les années 1930, à Péra-Beyoglu
la
langue véhiculaire n'était pas le turc, mais le
français. C'est pour cela que l'on y voit encore
un peu partout des noms français.
De nos jours, les palais mentionnés plus haut
abritent généralement des consulats. Toutes les
ambassades ont été transférées à Ankara après
que la ville devienne la capitale de la Turquie
moderne en 1923.
Les théâtres, cinémas, galeries, églises, mosquées,
synagogues, restaurants de toutes sortes, cafés,
bars, pâtisseries situées le long et autour d'Istiklal
Caddesi, font de Beyoglu le quartier culturel
et de divertissement le plus animé d'Istanbul,
alors que les nombreux magasins en font l'une
des meilleure zone commerçante de la ville.
Visite de Beyoglu
Il
est possible de commencer la visite de Beyoglu
depuis Tünel ou depuis la Place de Taksim. Pour
ma part, je pense qu'il est préférable de commencer
à Taksim et finir à Tünel afin de consacrer plus
de temps à ce charmant quartier. Les points forts
de cet itinéraire peuvent être énumérés comme
suit:
La Place de Taksim tire son nom du réservoir
historique ottoman "maksem"
(1732), situé sur le côté ouest, et qui
alimentait en eau les fontaines de Galata et de
Beyoglu. Au centre de la place s'élève le "Taksim
Cumhuriyet Aniti"
ou"Monument à la Gloire de
la République", une oeuvre du sculpteur
italien
Pietro Canonica (1928) représentant
Atatürk
et ses compagnons d'armes (Ismet
Pacha, Fevzi Çakmak Pacha et d'autres).
Sur le côté est de la place s'élève le Centre
Culturel Atatürk (l'Opéra d'Istanbul). Sous
la place et sous le Parc de Taksim se trouve le
terminus principal du nouveau métro. L'imposant
dôme qui s'élève derrière la place est celui de
l'Eglise Haghia
Triada (1880) située dans la Rue Meselik.
Cette église grecque orthodoxe
fut construite vers la fin du XIXe siècle par
le Grec Kampanaki, l'architecte des bâtiments
où est
installé le Consulat
deBelgique situé dans l'Avenue Siraselviler,
non loin du bel
immeuble construit par la famille de diplomates
grecs Muzurus, qui abrite de nos jours le Consulat
de Roumanie.
Dans
les rues environnantes, plusieurs beaux
immeubles ainsi que l'Ecole
Grecque Zappyon et l'Ecole Arménienne Esayan
(1895) furent construists par de riches familles
grecques et arméniennes.
A présent, descendons
l'avenue principale qui est le coeur battant
de Beyoglu: la Grand Rue de Pera, commençant
à Tünel et se terminant à Taksim, a été rebâptisée
Istiklal Caddesi (Avenue de l'Indépendance)
en 1927 après l'établissement de la République.
Le vieux et nostalgique tramway reliant Taksim
à Tünel traverse en son centre cette avenue animée
de 1,2 km de long, devenue zone piétonnière.
Au début d'Istiklal Caddesi, se trouve le Consulat
Français, et à partir de là commence une surprenante
succession de magasins, de restaurants traditionnels
et de restoration rapide, de théâtres et de cinémas
avec l'Alkazar (1923) et l'Emek (l'ancien Melek
1924) qui sont parmi les plus anciens à
Beyoglu,
etc... situés sur l'avenue et à l'intérieur des
nombreux hans et galeries marchandes (pasaj),
qui la bordent.
Sur la droite de l'avenue,
dans la Rue Zambak derrière le Consulat
Français, s'élève l'EgliseVosgeperan
qui, avec la petite Eglise épiscopale Asdvadzadzin
située après le Rumeli Hani (Cité Roumélie
aux inscriptions en grec et en français) est
l'un des principaux lieux de culte de la communauté
catholique arménienne de Beyoglu. Les Arméniens
sont généralement Grégoriens mais une communauté
arménienne catholique s'est formée au début du
XIXe siècle à Beyoglu au contact des Levantins
français, ce qui facilita les rapports commerciaux
avec ces derniers et permit aux Arméniens catholiques
de s'enrichir, comme en témoignent les imposants
immeubles qu'ils élevèrent tout au long de l'avenue.
L'un d'entre eux était Abraham qui obtint le titre
ottoman de pacha et à qui appartenait l'immeuble
où fut ouvert le Cercle d'Orient, le club
le plus chic et huppé de l'époque, situé avant
le Halep Pasaji (Cité d'Alep). Presqu'à
l'extrémité et du côté
droit de la Rue Mis
s'élève le bel immeuble Art Nouveau
qui appartenait à Monsieur Martin qui était
le constructeur belge de calèches de la
cour impériale sous le
Sultan Abdülhamit.
A
l'angle de la
Rue Sakizagaci
s'élève la petite Mosquée Aga dont
l'intérieur contient des faiences fabriquées
à Tekfur
Sarayi, un ancien palais byzantin.
De l'autre côté de l'avenue au No
139, "Hasanbey Apt" était la
résidence des célèbres banquiers
Camondo.
Sur la gauche de l'avenue, dans la Rue Küçük Parmak,
se trouve Afrika Hani (Han de l'Afrique)
qui appartenait à Ragip Pacha, le Grand Chambellan
d'Abdülhamit. Afrika
Hani, Rumeli Hani (han de Roumélie ou de
l'Europe) et Anadolu Hani (Han de l'Anatolie ou
de l'Asie) symbolisent les trois continents sur
lesquels s'étendait l'Empire Ottoman. Plus bas,
après avoir traversé la Rue Abdullah et passé
la Fontaine d'Abdullah Aga, se trouve l'Ecole
de filles Ste Pulchérie, ouverte par les
Jésuites. Remonter par la Rue Tel dans laquelle
se trouve une école qui était la maison des Mavrokordato,
des commerçants grecs installés à Beyoglu, issus
de l'aristocratie du vieux quartier grec de Fener.
Par la Rue Anadolu, retourner sur Istiklal Caddesi.
En arrivant à Galatasaray,
à mi-chemin entre Taksim et Tünel, sur la droite
se trouve le pittoresque
"Çiçek
Pasaji"
ou Passage
aux Fleurs (Cité
de Péra, 1876),
construit par Cleanthe Zanno pour le banquier
grec Christaki Zografos. Le Çiçek
Pasaji tire son nom du Café aux Fleurs
quyi se trouvait à l'arrière du
passage. L'endroit est aujourd'hui renommé pour
ses meyhanes
(tavernes) qui y ont été
installées dans les années 1950 et
que viennent animer des musiciens gitans (d'autres
tavernes sont situées dans la Rue Nevizade, au
bout du passage). Le Passage aux Fleurs débouche
sur la Rue Sahne où se trouvent le marché coloré
du quartier, le Marché aux Poissons (Balik
Pazari), l'Eglise grégorienne arménienne Surp
Yerortutyun et le Passage de l'Europe (Avrupa
Pasaji aussi appelé Passage aux Miroirs) avec
ses belles façades intérieures et extérieures.
En face de ce passage, au début de la Rue Mesrutiyet,
s'élève le Palais de Grande Bretagne tristement
célèbre depuis que des terroristes y ont fait
exploser une bombe le 20 novembre 2003. Le palais
a été construit en 1845 par Sir Charles Barry,
l'architecte du Parlement de Londes. Après les
Passages Hazzopoulos et Aznavour, autres exemples
de passages qui portent le nom des familles qui
les firent construire, dans la Rue Nevruza, et
retranchée dans une cour, se trouve Panaghia
Isodoryon, l'une des plus anciennes églises
grecques orthodoxes de Beyoglu.
Non loin se trouve le Restaurant
Rejans, ouvert par des Russes Blancs
et par qui divertissement à la russe, votka et
Boeuf Strogonoff devinrent populaires dans
Beyoglu.
De retour dans Istiklal Caddesi et presque
en face du Passage aux Fleurs se trouve le
Lycée de Galatasaray (voir plus
haut) reconnaissable à ses imposantes grilles.
En 1973, un mémorial a été érigé sur la Place
de Galatasaray pour commémorer les 50 ans de la
République.
Sur la gauche du lycée,
dans la Rue Turnacibasi
et passé le Lycée Grec Zografyon, se trouve
le Hammam
Historique de Galatasaray. Plus
bas dans la même rue s'élève le Consulat de
Grèce.Ce beau bâtiment fut d'abord
la résidence du Métropolite d'Antakya puis le
centre culturel grec Syllogos, et par la suite
fut acheté par le gouvernement grec qui en fit
son ambassade (les nouveaux bureaux du Consulat
Grec sont installés dans un bel immeuble
sur l'avenue Istiklal à côté
de Halep Pasaji). De là, on peut atteindre
Çukurcuma, renommé pour ses antiquaires, en
contournant le Lycée de Galatasaray et en descendant
la charmante "Rue Française"
(en fait la Rue Cezayir ou d'Algérie) avec ses
maisons colorées, ses cafés et ses petites galeries
d'art. La rue a pris le nom de la communauté française
qui a contribué à sa rénovation en 2003.
Retour vers Istiklal Caddesi en passant par la
Rue Nuru Ziya, l'ancienne Rue de Pologne, où est
située l'entrée du Palais de France (de
nos jours résidence du Consul de France). La France
étant le premier pays à avoir des relations diplomatiques
avec les Ottomans (François Ier et Soliman le
Magnifique avaient un ennemi commun, Charles Quint),
elle se vit doter par le sultan d'un terrain où
le représentant de la France, le Chevalier de
Germiny, entreprit en 1581 la construction du
Palais de France. Détruit lors du grand incendie
de 1831, il fut reconstruit en 1845 en style Louis-Philippe
par l'architecte Laurécisque. Un peu plus haut
à droite, au No 19, une plaque indique l'emplacement
de la maisondu marchand et accordeur de
pianos, Commendinger, chez qui Franz Listz
séjourna lorsqu'il vint donner des concerts dans
la capitale ottomane.
Retour dans l'Avenue Istiklal pour voir, à droite,
Saint Antoine de Padoue, une église de
style néo-gothique en briques rouges construite
après 1913 par Giulio Mongeri, un Italien né à
Istanbul, et remplaçant deux anciennes églises
franciscaines. Les bâtiments annexes qui donnent
sur l'avenue présentent un style typiquement vénitien.
En face de St Antoine, ne pas manquer l'immeuble
Elhamra de style mauresque. Revenir sur ses pas
vers la Rue Postacilar qui conduit à plusieurs
bâtiments intéressants: située derrière le Palais
de Hollande (1855) se trouve l'Eglise de
L'Union qui est le plus ancien temple protestant
du quartier. Passé le tournant à droite, s'élève
la petite Eglise Espagnole qui faisait
partie de l'ancienne ambassade espagnole. Entre
les deux, l'Ecole Pierre Loti située dans
les dépendances de la Chapelle St Louis des
Français, à l'arrière du Palais de France.
Fondée après 1581 par les Capucins, la plus ancienne
église catholique de Beyoglu a été fortement endommagée
par l'incendie de 1831. La rue pavée, et en pente
raide, débouche sur la Rue Tomtom Kaptan et le
Palais de Venise (1695), la seconde ambassade
après la France à s'être implantée à Péra. Le
Palazzo di Venezzia a eu la chance de ne pas avoir
été touché par les grands incendies dévastateurs.
Au XVIIIe siècle, il devint pour quelques temps
la possession de l'Autriche-Hongrie lorsqu'elle
s'empara de Venise, et après la Première Guerre
Mondiale, il n'appartint plus à Venise mais à
L'Italie. Casanova fut une des personnalités qui
y séjourna. A côté, se trouve l'Ecole Italienne.
Par le même chemin, retour sur Istiklal Caddesi
pour y découvrir, toujours sur la gauche, Ste
Marie Draperis (1904), une autre église
franciscaine où est conservée une vieille icône
de la Vierge Marie considérée comme miraculeuse
car elle a survécu à plusieurs incendie, à l'inverse
de l'ancienne Eglise construite en 1584. Un peu
plus loin sur l'avenue se trouve le Palais
de Russie (1845) construit par les Frères
Fossati qui furent également les architectes de
nombreux bâtiments à Péra et travaillèrent à la
restauration de
Sainte Sophie.
L'immeuble Botter (1900) fut construit
par l'architecte italien Raimondo D'Aronco (il
participa à la construction du
Palais de Yildiz
et de nombreux autres bâtiments
officiels) pour Jan Botter, le tailleur hollandais
du sultan Abdülhamit
II. Cet immeuble est
l'un des plus beaux exemples d'Art Nouveau de
Beyoglu. Puis vient le Palais de
Suède reconstruit en 1870. Le terrain, acheté
en 1757, représente la plus ancienne acquisition
faite à l'étranger par le gouvernement Suèdois.
En face s'élève le Narmanli Han qui, à
l'origine, abritait l'Ambassade de Russie avant
qu'elle ne fut déménagée dans ses nouveaux locaux
et où, fuyant la Révolution bolchévique de 1917,
des Russes Blancs élirent domicile. En 1933, les
frères Narmanli achetèrent les bâtiments où s'installèrent
de nombreux artistes (peintres, écrivains, poètes).
Dans la Rue Sahkulu Bostan, en bas à droite se
trouve le Lycée Allemand établi en 1897
et regroupant plusieurs petites écoles allemandes
ouvertes après 1868 (l'Ambassade a été construite
assez tardivement entre 1874 et 1877 à Gümüssuyu,
derrière Taksim,
après la disparition de la Prusse et la formation
de l'Allemagne en 1871). Dans la Rue Serdar-i
Ekrem, à droite, s'élève l'imposant immeuble
Dogan (1895), composé de trois bâtiments qui
s'organisent autour d'une cour intérieure panoramique
s'ouvrant sur Galata. Toujours dans la même rue
mais en la prenant vers la gauche, se trouve le
Temple Anglican de Crimée construit en
style néo-gothique par les Anglais en commémoration
de la Guerre
de Crimée.
Par la Rue Kumbaraci, où se trouvait la maison
du Comte de Bonneval (1675-1747),
alias Kumbaracibasi Ahmet Pacha, un renégat français
qui commanda l'artillerie ottomane,
retournez sur Istiklal Caddesi. Traversez et remontez
l'avenue vers le Markiz
Pasaji (Passage Marquise). Ouvert en 1840
sous le nom de Passage Oriental (en turc sark
Aynali Pasaji), il abrita de nombreux petits commerces
ainsi que la Pâtisserie Lebon dont le slogan
était "Tout est bon chez Lebon". En
1940, la pâtisserie Lebon, déménageant en face,
laissa sa place au Café-Pâtisserie Marquise
qui devint le café favori des artistes après avoir
été fréquenté par les Jeunes
Turcs, les hommes politiques et les intellectuels.
Le nouveau propriétaire, Avedis Çakir, enrichit
l'intérieur avec de beaux vitraux qui vinrent
s'ajouter aux faiences murales Art Nouveau (1905)
qui avaient été apportées de France (des quatre
panneaux représentant les saisons, seuls le Printemps
et l'Automne ont subsité). Le passage fut fermé
dans les années 1970 et la pâtisserie dans les
années 1980 quand le bâtiment fut vendu. De nombreuses
années plus tard, le passage a subi une complète
restauration. Il a rouvert sous le nom de Passage
Marquise et le Café-Pâtisserie Marquise
dévoile à nouveau ses charmes d'antan.
En tournant à gauche dans la Rue Balyoz, vous
atteindrez Tepebasi connu autrefois sous
le nom de "Petits-Champs". Dans la Rue
Mesrutiyet, sur la droite s'élèvent la Casa d'Italia
et plus haut, la belle façade de l'ancien Hôtel
Bristol qui abrite à présent
le Musée de Péra,
et le Grand Hotel de Londres qui était
la résidence de la famille Glavani avant de devenir
un hôtel. Sur la gauche en descendant la Rue Mesrutiyet,
il ne faut pas manquer de visiter le renommé hôtel
Péra Palas, témoignagne d'un luxueux passé.
Cet hôtel a été conçu par l'architecte français
Alexandre Vallaury dont les autres réalisations
sont les bâtiments de la Banque Ottomane et du
Musée Archéologique. L'hôtel fut ouvert en octobre
1891 par la Compagnie Internationale des Wagons
Lits pour les passagers de l'Orient Express, ligne
ferroviaire entre Londres et Bagdad. Parmi les
nombreuses personnalités qui y sont descendues,
on retiendra Agatha Christie, dont la chambre
est la plus célèbre (elle y écrivit "Meurtre
dans l'Orient- Express"), Atatürk dont la
chambre est devenue un musée, le Roi Edouard VIII
de Grande Bretagne, le Shah Riza Pehlevi d'Iran,
Tito, Mata Hari, Jacqueline Kennedy, Yehudi Menuhin...
Juste derrière l'hôtel se trouve le Palazzo
Corpi, construit dans les années 1870 par
l'architecte italien Leoni pour le compte d'Ignazio
Corpi, un armateur levantin qui dépensa une fortune
pour sa construction, faisant venir d'Italie matériaux
de construction et artistes. Mais Signor Corpi
mourut alors que la construction était à peine
terminée et le palais fut loué, en 1882, au gouvernement
américain. En 1907, l'Ambassadeur américain John
Leishman acheta avec son propre argent le palais
à un prix extraordinairement bas (environ trois
fois moins que la somme dépensée pour la construction),
pensant qu'il serait remboursé lorsqu'il se rendrait
aux USA. A son arrivée à Washington, se voyant
refuser le remboursement, il eut l'idée d'inviter
des membres du Congrès à une réception où ils
joueraient au poker, disant avec humour que s'il
perdait, il ne chercherait pas à être remboursé.
Mais il gagna et ce fut ainsi que le gouvernement
américain dut payer et que l'Ambassade de Constantinople
devint la première possession américaine en Europe.
En 2003, le
consulat américain a été transféré à Istiniye
sur les hauteurs du Bosphosre.
Passez par la Rue Asmali
Mescit afin d'atteindre la Place
de Tünel où se termine l'Avenue Istiklal (d'après
le contexte historique, en fait il est plus juste
de dire où commence). Tout
autour d'içi,
il faut se promener dans les rues étroites afin
de découvrir l'ambiance pittoresque qui y règne
avec les cafés branchés (certains sont minuscules
mais si sympathiques), les restaurants qui, dès
qu'il fait beau, dressent
leurs tables dans la rue, les bars et clubs de
jazz, les galeries d'art et antiquaires, les libraires
et disquaires. En face de l'entrée du "Tünel"
(funiculaire), ne manquez pas le petit "Tünel
Pasaji" rempli de restaurants et cafés
aux agréables terrasses agrémentées de verdure
et de fleurs.
Dans la Rue Yemenici
Abdüllatif, derrière la Place de Tünel, se trouve
le Grand Rabbinat (Hahambasligi) de Turquie
installé içi depuis le début du XXe siècle.
Le
"tünel" (tunnel),
un funiculaire souterrain
construit en 1873 par les Français (le
deuxième plus ancien métro du monde), relie Karaköy
au quartier de Tünel. Pour ceux qui sont intéressés
par l'achat (ou simplement pour voir) d'instruments
de musique turcs typiques, la Rue Galip
Dede, qui
relie Tünel à la Tour
de Galata, est l'endroit idéal à Istanbul.
Au début de cette rue se trouve le Galata
Mevlevihanesi, qui abrite le Musée
de la Littérature
du Divan, mieux connu pour les très intéressantes
cérémonies de Derviches
Tourneurs qui y ont lieu (voir plus bas). Plan 2, B 3
L'Eglise
italienne de St Antoine de Padoue
et le vieux tramway dans Istiklal Caddesi
Beyoglu
la nuit
L'immeuble
Dogan situé à la
limite de Galata et Beyoglu
Temple Anglican de Crimée
Istiklal
Caddesi, la rue principale de
Beyoglu et le vieux tramway
Le Café-Pâtisserie "Markiz" situé
dans le
Passage Markiz près de Tünel
La
Rue Française" située derrière le Lycée
de Galatasaray et l'Ambassade française
Le
Passage aux Fleurs et le Passage de l'Europe
(Avrupa Pasaji)
La
Rue Française
A
Tünel, au début de la Rue Galip Dede, se trouve
le Galata Mevlevihanesi.
La première loge (Tekke) des Derviches Tourneurs
à Istanbul, a été construite en 1491 par
Iskender Pasha, le gouverneur et Chef de la Garde
impériale du Sultan Bayezit
II. Le complexe, endommagé par un grand incendie
en 1766, fut restauré par le Sultan Mustafa
II et prit la forme que nous voyons aujourd'hui.
Il subit d'autres restaurations au XIXe siècle
et entre 1967-72.
De nombreux grands poètes, compositeurs, calligraphes,
récitants de mesnevi,
joueurs de tambour et de flûte (ney),
derviches tourneurs reçurent içi leur éducation.
Le premier sheik (seyh)
de la loge était Muhammed Semaî Sultan Divanî,
l'un des petits-fils de Mevlânâ
Celâleddin Rûmi, et le dernier était Ahmed
Celâleddin Dede. Les tombes des Seyhs, tels que
le poète mystique Galip Dede, se trouvent dans
le cimetière contigu à la loge. On peut également
y voir les tombes d'Ibrahim
Müteferrika, qui fonda la première imprimerie
turque au XVIIIe siècle, celle du Comte de Bonneval
(1675-1747), alias Kumbaracibasi Ahmet Pacha,
un renégat français qui commanda l'artillerie
ottomane, ou encore celle de Leyla Saz, la célèbre
poétesse et compositrice (1850-1936).
Galata Mevlevihanesi abrite le Musée de la Littérature
du Divan (Divan Edebiyati Müzesi) où sont
exposés des objets autrefois utilisés par les
derviches Mevlevis durant leurs cérémonies de
musique et de danse. Des concerts de musique soufie
et des cérémonies de Sema
ont lieu içi les premier et dernier samedis de
chaque mois entre
15.00 et 16.30
de
juin à septembre et entre 17.00 et 18.30
le reste de l'année.
Galip
Dede Caddesi No 15 - Tünel. Tel : +90 505 678
0618 / +90 535 210 4565.
email : galatamevlevi@gmail.com - galatamevlevi@yahoo.com.tr
Le
Groupe des Amoureux Contemporains de Mevlânâ
Society est composé de femmes et d'hommes.
On peut distinguer içi les femmes durant
la cérémonie du Sema,
grâce à leurs écharpes de couleur.
Le
Quartier d'Ortaköy est situé sur la
rive européenne, au pied du premier Pont
du Bosphore.
Le centre pittoresque d'ortaköy est un endroit
débordant de vie et d'activité. Ses
nombreux cafés et cafés en plein air, ses
restaurants pour tous les goûts et tous
les budgets, ses bars branchés, jazz bars
et boîtes de nuit en font l'un des meilleurs
endroits pour les noctambules. En plus de
ses galeries et boutiques d'art, Ortaköy
est également très populaire pour son marché
artisanal et particulièrement le week-end,
ses étroites rues pavées aux jolies maisons
se remplissent de stands colorés.
Malgré l'ambiance moderne et vivante qui
y règne, Ortaköy est un vieux quartier d'Istanbul
ou une communauté juive s'est installée.
La synagogue historique Etz
Ahayim
(l'arbre de vie), construite en 1660, a
été détruite par un incendie en 1941. Seule
l'armoire (Ehal) dans laquelle se trouvait
une copie écrite à la main de l'Ancien Testament,
a pu être sauvée. Le midrash contigu (salle
d'étude) est devenu la nouvelle synagogue
(Avenue Muallim Naci). La Mosquée d'Ortaköy (qui porte aussi
le nom de Büyük Mecediye), le joyau d'Ortaköy,
est située dans un superbe endroit au bord
du Bosphore. Cette mosquée de style baroque
fut construite en 1854-55 par l'architecte
de la cour, Nikogos Balyan (le fils de Gabaret
Balyan, l'architecte du Palais
de Dolmabahçe) sur l'ordre du Sultan
Abdülmecit.
L'embarcadère qui se trouve devant la mosquée
a été conçu afin que la barge impériale
puisse y accoster. De là, le sultan pouvait
se rendre directement vers la loge qui lui
était réservée. Certaines plaques ainsi
que le "Kelime-i sahadet" (qui
témoigne de la foi en l'Islam) sur le "mihrab"
de la mosquée ont été exécutés par le sultan
Abdülmecit.
Sur la rive du Bosphore, à mi-chemin entre
Besiktas et Ortaköy, s'élève le Palais
de Çiragan, construit en 1871 par Serkis
Balyan pour le Sultan Abdülaziz.
Le joli pont qui enjambe la route reliait
le palais au Palais
de Yildiz, aux pentes du Parc de
Yildiz et ses charmants kiosques situés
dans les hauteurs d'Ortaköy. Ravagé par
un incendie en 1910, et après être resté
de longues années en ruines, le palais a
été restauré et transformé en un hôtel 5
étoiles, le Ciragan Palace Kempinski. Plan 3, C 4