La République
de Turquie, fondée sur l'héritage social
et économique de l'Empire
Ottoman, hérita de lourdes dettes et d'une
structure économique uniquement basée sur l'agriculture.
Une nouvelle politique économique fut enclanchée
avec la naissance de l'industrie de base (fer,
acier, textiles, cellulose et papier, céramique,
produits chimiques). Des nouvelles lois furent
introduites, des banques et des institutions
financières furent créées. Le secteur privé
eut un rôle important sur la scène économique
nationale, soutenu par l'état. De nombreuses
entreprises, dépendant en partie ou totalement
de l'état, ouvrirent au profit du public.
La
Turquie a souffert économiquement de la Deuxième
Guerre Mondiale. En 1948, dans le cadre de
la reconstruction des pays d'Europe de l'Ouest
(Plan Marshall) et contre la menace soviétique,
elle fit partie des pays qui bénéficièrent
d'une aide et devint membre du FMI
et de l'OTAN. Un système économique
libéral fut introduit, l'exportation augmenta
mais cela n'empêcha pas l'économie, dans la
deuxième moitié des années 1950, de sombrer
dans l'impasse suite à l'instabilité politique
de l'époque. En 1963, sous la nouvelle constitution,
un Plan d'Etat de développement à longue échéance
fut instauré qui redonna un nouveau souffle
à l'économie, accélérant l'expansion du secteur
industriel.
Après
le coup d'état de 1980, Turgut Özal arriva
sur la scène politique et permit à la Turquie,
grâce à ses idées novatrices et à ses tendances
libérales, de vivifier son économie et de
se faire une place sur le marché mondial.
Suivant
une même politique, Tansu Çiller, première
femme à devenir Premier Ministre, tenta de
combler le déficit du budget et de réduire
l'inflation galopante; mais en 1994, la Turquie
commença à perdre sa stabilité économique,
et son gouvernement dut prendre des mesures
d'urgence : impôt sur la richesse, fermeture
des entreprises déficitaires du secteur public...
En
1996, l'accord d'union douanière avec
l'Union Européenne est entré en vigueur.
En
décembre 1999, la Turquie a été officiellement
admise comme candidate à l'Union Européenne
(demande d'adhésion faite en 1987).
La
Turquie, en plus de ses partenaires européens,
est un fournisseur des pays musulmans, et
l'effondrement du communisme l'a désignée
comme partenaire logique des pays de l'ex
URSS et de pays slaves, en approvisionnement
alimentaire et en produits transformés.
Suite à une crise en février 2001 dans le
secteur bancaire qui a abouti à la dévaluation
de la Livre Turque de plus de 30%, Kemal Dervis,
vice-président de la Banque Mondiale, a été
nommé ministre d'état pour l'économie et a
entammé un programme économique anti-inflation.
Depuis 2002, la Turquie s'est engagée à revoir
sa législation et sa base institutionnelle
afin de s'harmoniser
avec les standards et les exigences de l'Union
Européenne. Le gouvernement est également
en train de réaliser une réforme structurale
avec une politique fiscale plus stricte, et
un programme de stabilisation de l'économie
avec l'aide d'institutions financières internationales
incluant un accord stand-by (de confirmation)
avec le Fonds Monétaire International (FMI).
Le 1er janvier 2005, six zéros ont été enlevés
à la Livre
Turque (Türk Lirasi).
La nouvelle
unité monétaire est la YTL et
le code
monétaire international de la YTL est devenu
TRY à la place de l'ancien TRL
(voir Renseignements
Pratiques).
L'arrivée
de la nouvelle Livre Turque confirme le succès
du plan de redressement économique mis en
place avec l'appui du FMI. Le taux de croissance
du pays se situe aux alentours de 10 % et
un nouvel accord sur une durée de trois ans
avec le FMI, accompagné de 10 milliards de
dollars de crédit, qui prendra le relais du
programme actuel après février 2005, devrait
permettre à la Turquie d'achever la restructuration
de son économie. L'inflation, tombée à environ
10% à la fin de l'année 2004, a atteint son
niveau le plus bas depuis près de trente ans.
Les principales industries comprennent
les industries textile, vestimentaire (la plus
grosse exportation), du cuir, alimentaire, minière,
automobile, la construction, la sidérurgie,
le ciment, les produits pétroliers, les engrais.
Les
principales exportations comprennent
le coton, les articles textiles/vestimentaires,
le tabac, les agrumes, les pistaches,
les noisettes, les raisins, les figues, les
abricots, les plantes aromatiques, l'huile
de rose, le miel, la sauce tomate, les
piments,
les légumes secs, les pâtes alimentaires,
les biscuits, l'huile d'olive. Les produits
de l'élevage, laine et viande, cuirs et peaux.
Des escargots et des grenouilles qui ne sont
pas consommés dans le pays. Le fer et d'autres
métaux, la céramique et le verre, des machines,
des autocars.
Les principales importations comprennent
des produits alimentaires, pétroliers, chimiques,
pharmaceutiques, le gaz naturel, des véhicules,
le plastique, le fer et l'acier. La Turquie
a ses fournisseurs dans le monde entier.
Les principales ressources sont:
- L'agriculture: de par la variété
des sols et des climats, les produits sont
nombreux et variés. Grâce à une culture extensive,
la Turquie est autosuffisante et exporte une
partie de ses ressources :
Coton
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Tournesols - Edirne
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* Les céréales arrivent en tête de
production avec
le blé, l'orge, le mais, le seigle,
le riz, le millet et
l'avoine.
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Les plantes industrielles comprennent
le tabac,
le coton, le sésame, le tournesol,
la pomme de
terre, la betterave à sucre.
* Les roses à parfum (Isparta)
.
* Le pavot à opium est cultivé sous
strict contrôle
de l'état dans plusieurs régions.
*
Les légumineuses sont produites en énormes
quantités: lentilles, feves, pois chiches,
haricots,
vesces.
* Le pistachier et le noisetier connaissent
un grand développement .
*
Les plantations
de thé, la vigne, les oliviers.
* Les agrumes.
* Les plantes aromatiques (lavande,
laurier, sauge,
menthe, origan, aneth).
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Pavot
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Jujubier
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Pistaches
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- Les forêts et les plantes: 99%
des forêts appartiennent à l'état et elles
couvrent 26% du territoire. Le sud, l'ouest
et le nord-ouest sont recouverts par une végétation
méditerranéenne de broussailles et de conifères.
Dans le nord plus humide se trouvent les régions
les plus boisées. Les forêts denses de l'est
de la région de la Mer Noire, abritent chênes,
sapins, peupliers et arbres fruitiers. Le
centre de l'Anatolie est une région de steppes.
Les forêts constituées en partie de chênes
et de conifères se trouvent plus en altltude.
Forêt
de sapins - Région de la Mer Noire
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Forêt
de cèdres - Région Méditerranéenne
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- L'élevage : La Turquie est le premier
producteur de laine d'Europe. Il y a une dizaine
de variétés de moutons, dont le mérinos introduit
en 1925 et réputé pour sa laine.
L'élevage des chèvres est important. La chèvre
mohair d'Ankara
(Angora), au poil long et soyeux fournit 1,5
kg de laine par an. En 1850, des mohairs offerts
aux anglais furent acclimatés en Afrique du
Sud et plus tard en Californie.
Les buffles se déplacent par troupeaux à la
recherche des points d'eau. Le boeuf est l'animal
de trait par excellence, l'âne l'animal porteur,
le cheval la monture des grands espaces, et
le dromadaire
porte les charges des nomades dans les régions
méditerranéennes.
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-
La pêche: la Turquie possède un gros potentiel
de pêche, grâce aux mers, lacs et rivières.
Cependant à cause des techniques primitives
utilisées, la production et donc la consommation
de poissons et fruits de mer sont relativement
faibles. La plus grande partie de la pêche
est pratiquée en Mer Noire. Anchois, petits
maquereaux, bonites sont les moins chers et
les plus consommés. Les principaux poissons
d'eau douce sont les truites et les carpes.
- Le sous-sol comprend des gisements
variés:
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Le charbon sur la côte de la Mer Noire (Erigli-Zonguldak)
est exploité depuis la guerre
de Crimée (1855).
* La lignite se trouve un peu partout mais
surtout en Anatolie occidentale (Yatagan,
Ula, Soma) et dans le nord-est (Kars). Le
fer en Anatolie orientale
*
Les métaux non ferreux sont en quasi totalité
exploités par des sociétés d'état et exportés:
chrome et manganèse (Mugla, Fethiye, Köyçeyiz),
bauxite (Taurus), bore et silicate de magnésie
(Eskisehir), Kaolin (Izmir), antimoine et
tungstène (Bursa), nickel (Ankara),
argent (Kütahya), ou (Hatay), soufre, plomb
argentifere (Egée), cuivre (S-E), émeri.
Le quartz (Mersin) est tres largement utilisé
dans l'industrie optique et de la verrerie.
* Le pétrole est exploité dans le sud-est
(Batman, Adiyaman). Sa production couvre
environ 20% de la consommation. Les 5 principales
raffineries sont situées à Izmit, Aliaga,
Mersin, Kirikkale et Batman.
- L'hydro-électricité est produite par
les barrages Sariyar sur le Sakarya, Hirfanli
sur le Kizilirmak, Keban sur l'Euphrate .
GAP (Güney Anadolo Projesi = Projet
de l'Anatolie du Sud) est le plus grand projet
régional jamais entrepris par la Turquie.
Ce programme vise à aménager 9 provinces relativement
développées du Sud-Est dans les bassins de
l'Euphrate et du Tigre,
élever les revenus et le standing de vie des
populations locales. Il couvre de nombreux
secteurs: l' irrigation, la production d'
énergie hydraulique, l'agriculture, l'infrastructure
rurale et urbaine, la sylviculture, l'éducation
et la santé. La construction de 22 barrages
(la pièce maîtresse est le Barrage
Atatürk 4e rang mondial), 19 centrales
hydro-électriques et plans d'irrigation couvrent
plus de 1,7 million d'hectares. La fin des
travaux est fixée pour 2005 et la production
annuelle d'énergie atteindra 27 milliards
de kwh. Le coût total du projet est de 32
milliards US $.
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-
L'énergie thermique les centrales de Yatagan,
Afsin-Elbistan.
- Le tourisme en Turquie est favorisé
par deux facteurs:
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Le facteur
géographique avec une situation
exceptionnelle entre Europe et Asie et 7200
kilomètres de côtes. La diversité du climat
qui a donné naissance à une flore et à une
faune extremement variées . Et 300 jours
de soleil par an pour le climat méditerranéen.
*
Le facteur historique:
terre d'élection de nombreux peuples dont
les civilisations ont laissé des vestiges
et des chefs-d'oeuvre.
*
Le nombre de touristes qui sont venus en
Turquie est de 10,5 millions pour l'an 2000.
*
Les revenus du tourisme étaient de 7,8 milliards
de US $ en 1998.
*
Le
nombre de touristes turcs qui sortent de
Turquie a atteint les 5 millions par an.
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