Certains sujets des sultans turcs seldjoukides
puis ottomans adoptèrent la langue
et la religion de leurs maîtres. D'autres, au contraire, restèrent
fideles à leur identité et représentent les minorités suivantes:
Les Arméniens se sont
installés en grande majorité en Anatolie orientale. Quelques siècles
plus tard, dès le XIIe, certains sont venus vivre à Istanbul.
Les Arméniens ottomans obtinrent le crédit et la confiance des
sultans et furent désignés comme la "communauté loyale".
Ils devinrent banquiers, négociants, industriels et s'éleverent
à de hautes positions dans l'administration impériale. Au XIXe
siècle par exemple, certains accèdèrent au rang suprême de Pacha,
de ministres, de parlementaires (1876), consuls, professeurs d'université,
officiers...Après les évènements tragiques (pour les deux camps)
de 1894-96 et 1915-17 suite aux répressions des nationalistes
arméniens, il ne reste aujoud'hui qu'environ 50 000 Arméniens
vivant en Turquie, perpétuant leurs traditions, et apportant leur
contribution comme par le passé dans le domaine des arts, de la
culture de la musique et de la science.
Les Grecs de Turquie ou Roums, sont d'origine byzantine.
La plupart ont quitté le pays lors des échanges de populations
consécutifs à la Guerre d'Indépendance:
conséquences de la constitution des états naissants de l'effondrenent
des grands empires, un million de Grecs ont du quitter l'Anatolie
en échange de 200 000 Turcs résidant sur le territoire grec. Ceux
qui sont restés vivent essentiellement à Istanbul et dans les
îles de Bozcaada et Gökçeada.
Les Juifs , dont on retrouve déja la trace des le IVe siècle
en Anatolie, ont été en partie accueillis par les Ottomans qui
étaient d'une grande tolérance envers les religions. Les Séfaraddis
ont fui l'Inquisition espagnole de 1492, trouvant asile et sécurité
sur ces terres d'accueil. D'autres, les Ashkénazims, sont
venus du nord et de l'est de l'Europe. Ils ont pris part au développement
du pays en apportant leur expérience et en jouant un rôle dans
différents domaines. Aujourd'hui, environ 25 000 Juifs vivent
disséminés dans les grandes villes de Turquie.
Les Kurdes font partie après les Turcs du plus grand groupe
ethnique. Les Kurdes d'origine représentent moins de 10 % de la
population. Les Kurdes ne vivent pas uniquement dans l'est et
le sud-est de la Turquie, mais sont implantés partout dans le
pays et surtout à Istanbul. La majorité des Kurdes parle le turc
mais aussi le kurde qui n'est pas une langue interdite. Le 2 août
2002, le Parlement Turc a voté
en faveur de l'enseignement de la langue kurde dans les écoles
turques.
L'article 10 de la constitution turque stipule que "tous
les citoyens sont égaux devant la loi sans discrimination de langue,
de race, de couleur, de tendances politiques, de religion, de
philosophie, et de facteurs similaires."